Le Monde du 27 novembre 1991 : Pour la première fois l’armée a riposté à une attaque israélienne dans le Sud : (Lucien George)

Nouvelle escalade dans le Sud du Liban : l’armée israélienne a bombardé, lundi 25 novembre, une patrouille de l’armée libanaise en bordure de la « zone de sécurité » créée par Israël, faisant 3 morts et 2 blessés graves. L’armée libanaise a riposté, et un duel d’artillerie a duré 2h avec les israéliens et leurs supplétifs de l’Armée du Liban-Sud.

Cette attitude libanaise est nouvelle. Elle n’a militairement pas de portée, mais elle est politiquement la seule possible pour le gouvernement de Beyrouth s’il ne veut pas retomber dans ses contradictions passées. On craint beaucoup dans la capitale libanaise que les négociations bilatérales arabo-israéliennes du 4 décembre ne soient l’occasion d’une vague de pressions de la part d’Israël dans la zone frontalière. Le Liban a communiqué lundi son accord aux Etats-Unis concernant sa participation à ces entretiens bilatéraux en précisant, après consultation avec la Syrie, qu’il exige l’application complète de la résolution 425 du Conseil de Sécurité prévoyant le retrait des israéliens du territoire libanais.

Le Monde du 5 novembre 1991 : Malgré l’arrivée d’un renfort de l’armée gouvernementale, la tension diminue au Liban du Sud : (Lucien George)

L’armée libanaise a reçu l’ordre des autorités de Beyrouth de résister à toute opération israélienne au Sud, et de ne pas obtempérer à l’ultimatum qui lui a été adressé samedi. Les miliciens qui tiennent la « zone de sécurité » créée par Israël au Liban du Sud avaient sommé les militaires libanais de se retirer des limites de ce secteur et invité la population à évacuer plusieurs localités, notamment le village de Kfar-Remmane, ce qui a provoqué un début d’exode massif.

Le Monde du 12 juillet 1991 : L’armée continue la collecte des armes palestiniennes : (AFP)

Les palestiniens ont commencé à évacuer, jeudi 11 juillet, des 7 camps de réfugiés de la région de Tyr leurs armes lourdes, qui doivent être placées sous la garde de l’armée libanaise.

Dans le camp de Rachidiyé (17000 habitants), le plus important, des camions ont chargé des mortiers, des canons sans recul, des mitrailleuses lourdes et des roquettes antichars, sous la supervision d’un officier de l’armée ainsi que du responsable militaire de l’OLP dans la région de Tyr. Les armes avaient été déposées pendant la nuit dans la cour de l’école du camp. Des camions ont également pénétré dans les 6 autres camps pour évacuer les armes. Près de 40000 palestiniens vivent dans la région de Tyr.

L’OLP avait accepté, mercredi soir, d’évacuer pacifiquement ses armes des camps de Tyr –les derniers du Sud du Liban où elle disposait encore d’un arsenal –et de les stocker sous la garde de l’armée.

Le Monde du 11 juillet 1991 : Accrochages dans le Sud : (AFP)

Un civil libanais a été tué et 7 autres ont été blessés, mardi 9 juillet, lorsque la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud (ALS) a bombardé un village, Aïn Qana, contrôlé depuis avril par l’armée libanaise. Ce bombardement est intervenu une demi-heure après une attaque menée dans cette région par le Hezbollah pro-iranien. Selon un communiqué de l’organisation chiite, cette attaque a visé une patrouille israélienne et de l’ALS dans la région de Jezzine, située dans le prolongement de la « zone de sécurité » créée par l’Etat hébreu au Liban. Selon la police libanaise, en revanche, l’attaque du Hezbollah a visé une unité de l’armée et a fait 8 blessés.

D’autre part, l’armée libanaise a étendu mardi sa présence dans la région de Tyr, jusqu’aux limites des secteurs contrôlés par la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), a-t-on appris de source militaire.

Le Monde du 9 juillet 1991 : Les opérations contre les palestiniens. L’armée a effectué de nombreuses perquisitions et arrestations à Saïda : (Françoise Chipaux)

La situation restait tendue, dimanche 7 juillet, à Saïda, où l’armée libanaise, après avoir bouclé le chef-lieu du Liban-Sud, a procédé toute la journée à de nombreuses perquisitions dans tous les quartiers de la ville, opérant une centaine d’arrestations. Les permanences des intégristes islamiques, bien implantés à Saïda, ainsi que la vieille ville, où vit une forte minorité palestinienne, ont été particulièrement visées par les perquisitions. Munis de listes nominatives, aidés d’indicateurs, les soldats ont pénétré en force dans les appartements à la recherche d’armes et de documents.

Le Monde du 7 juillet 1991 : Le grand désarroi des palestiniens du Liban. Après le déploiement de l’armée dans la région de Saïda, la tension et l’amertume règnent dans les camps de réfugiés : (Françoise Chipaux)

Le spectre des massacres des camps de Sabra et de Chatila, à Beyrouth, en 1982, hante les palestiniens d’Aïn el-Héloué et de Mieh-Mieh. La peur est partout présente dans les ruelles étroites où errent, désemparés, les combattants à peine redescendus de leurs positions, les femmes tout juste sorties des abris, les responsables abattus et amers. En mois de 3 jours, l’OLP a quasiment perdu son dernier bastion au Liban, et, cette fois, il n’y a plus de refuge possible.

Le Monde du 6 juillet 1991 : Fin de la bataille de Saïda. Le gouvernement de Beyrouth a imposé ses conditions aux palestiniens : (Lucien George)

Après quelques échanges de tirs au cours de la nuit, l’armée libanaise a occupé, dans la matinée du vendredi 5 juillet, la dernière position palestinienne à l’Est de Saïda. Les combattants de l’OLP s’étaient retirés quelques heures auparavant vers les camps de réfugiés de la région, conformément aux dispositions que le gouvernement de Beyrouth a imposées à la centrale palestinienne, jeudi, à la suite de brèves discussions.

Le Monde du 5 juillet 1991 : après avoir remporté un succès militaire, le gouvernement est prêt à discuter d’un nouveau statut pour les civils palestiniens : (Lucien George)

Si l’armée libanaise semble avoir remporté l’essentiel de la bataille, sur les hauts de Saïda, contre les palestiniens de l’OLP, ceux-ci n’ont pas cessé leur résistance. Ils ont même tenté de contre-attaquer au cours de la journée du mercredi 3 juillet, et d’intenses duels d’artillerie se sont ensuivis. Cependant, les autorités libanaises ont fait savoir que des pourparlers vont être engagés. Fort de sa victoire sur le terrain, le gouvernement libanais a décidé, mercredi, d’engager un dialogue avec les palestiniens, mais sur un plan « strictement civil et social ».

Le Monde du 4 juillet 1991 : Dans la majeure partie du Sud, l’armée s’est imposée face aux palestiniens : ( Lucien George)

Avec l’aval de la Syrie, l’armée libanaise a vaincu pour la première fois les palestiniens. Après s’être déployée lundi à Saïda, elle occupait, mardi soir 2 juillet, 80% du territoire qui lui était assigné au Sud par le gouvernement. Toutefois, des combats sporadiques avaient encore lieu mercredi matin. Sans rencontrer de résistance de la part de la principale milice libanaise locale, les militaires se sont frayé un chemin en livrant bataille là où les palestiniens ont voulu lui barrer la route. Cela leur a coûté 2 morts –deux officiers –et 17 blessés.

Le Monde du 4 juillet 1991 : Les israéliens estiment que rien n’a encore changé

Pour Israël, les règles du jeu dans le Sud du Liban n’ont pas encore été modifiées. D’ores et déjà, on est persuadé à Jérusalem que le déploiement de l’armée libanaise dans la région de Saïda n’est pas en mesure d’empêcher les tentatives d’infiltration de commandos palestiniens ou chiites contre la « zone de sécurité » le long de la frontière ou contre les localités de Galilée. C’est dire qu’il n’est pas question de démanteler cette zone de sécurité d’une dizaine de Km de profondeur, tenue par l’ALS, une milice créée par Israël.