L’Armée de l’Air prend la relève – Revue internationale de stratégie et défense numéro 30 du mois de mars 1984

Le Contingent Français de la Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth a été, pendant moins de trois semaines, protégé par des avions de l’Armée de l’Air basés en France, pendant que le porte-avions CLEMENCEAU a regagné son port d’attache de Toulon pour subir à l’arsenal une visite d’entretien. En cent jours, le porte-avions a parcouru l’équivalent d’un tour du monde, sans relâcher dans un port ou mettre bas ses feux et reposer son équipage. Depuis le 30 septembre dernier, au large de Beyrouth, il a catapulté ses avions un millier de fois, et sa flotte embarquée a parcouru, au total, l’équivalent de 1500000 Km. Quant au second porte-avions, le FOCH, il est immobilisé depuis mi-octobre dernier et jusqu’en avril prochain à Toulon pour une visite d’entretien, après être demeuré trente-sept jours d’affilée en mer au large de Beyrouth.

Le 25 janvier, le CLEMENCEAU est reparti en direction de Beyrouth pour participer à la relève des éléments de la 11e Division Parachutiste. Il emportera des hélicoptères légers, notamment des PUMA, qui accompliront à moindre frais les missions précédemment dévolues aux hélicoptères lourds SUPER-FRELON.

L’Armée de l’Air française a pu compter sur sa force de JAGUAR et de MIRAGE F-1 ravitaillables en vol. Beyrouth est à moins de cinq heures de vol de JAGUAR et le 29 décembre dernier, des avions ne transportant que la moitié de leur armement normal (soit de l’ordre de 2.5 tonnes) auraient survolé le territoire libanais.

Pour palier à l’absence du porte-avions, et pour garantir la sécurité en toutes circonstances, la France a installé un dispositif puissant d’artillerie au sol et en mer, avec des batteries de 155 mm de l’Armée de Terre et avec les canons des bateaux de la Marine Nationale qui composent la force Olifant.